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Mégaphone sur fond abstrait

Accompagner la parentalité dans une logique d’égalité

Trop souvent, la parentalité des personnes en situation de handicap est perçue à travers un prisme de doute, de suspicion, voire d’impossibilité. Cette vision archaïque entretient des discriminations systémiques et des inégalités criantes d’accès aux aides, aux soins, à l’accompagnement. Pourtant, les droits sexuels et reproductifs, le droit de fonder une famille, et le droit à un accompagnement adapté sont reconnus par la Convention internationale des droits des personnes handicapées (CIDPH – article 23) et doivent être garantis sans condition ni restriction.

 

Accompagner la parentalité, ce n’est pas créer un traitement à part, c’est rendre effectif le droit commun en y intégrant les réalités de vie des personnes concernées, et en leur offrant les soutiens nécessaires pour exercer pleinement leurs responsabilités parentales, sans infantilisation ni stigmatisation.

 

Nous rappelons ici, dans une logique d’égalité, que la parentalité n’est pas à aborder uniquement en termes de droit. L’accès à la parentalité fait rentrer dans un registre de responsabilité entraînant des droits et des devoirs car il s’agit, en premier lieu, d’assurer les besoins de son(ses) enfant(s) en particulier pour ce qui concerne sa santé, sa moralité et sa sécurité.

 

Adapter et individualiser la PCH Parentalité

 

  • Étendre la PCH Parentalité au-delà des 7 ans de l’enfant, en tenant compte des besoins évolutifs de l’enfant.

  • Pour la PCH parentalité nous souhaitons la prise en compte du nombre d’enfants dans le foyer, avec des montants adaptés à leurs besoins réels.

  • Mettre fin au forfait et individualiser la PCH Parentalité

  • Permettre l’ouverture de droits dès la grossesse : instruction rapide du dossier MDPH en cas de grossesse/naissance, et versement de la PCH parentalité dès le 7ème mois, à l’instar des aides de droit commun.

  • Prendre en compte le fait que la grossesse et/ou la parentalité peut venir altérer l’autonomie ou créer des besoins nouveaux. Ainsi, certains parents peuvent être autonomes dans leur vie avant la parentalité et en dehors de la grossesse pour les femmes : des aides humaines et/ou techniques peuvent être nécessaires pour exercer pleinement leur parentalité.

  • Dans les situations où la famille est constituée de plusieurs personnes en situation de handicap, il parait opportun d’envisager une étude commune des dossiers MDPH, afin de réduire la charge mentale et de répondre au plus près des besoins (ex : adaptation du véhicule familial).

 

 

Intégrer pleinement les parents handicapés dans les dispositifs de droit commun

 

  • Former les professionnels de la petite enfance et du médico-social (crèches, PMI, CAF, hôpitaux…) à l’accueil et l’accompagnement de parents en situation de handicap ainsi qu’au respect de la vie intime. Les dispositifs spécialisés sont essentiels, mais ne doivent pas se substituer au droit commun. A ce jour, trop de parents en situation de handicap sont encore exclus des structures ordinaires. Cette formation devra se faire en co-construction et co-animation avec les personnes concernées, expertes de leurs propres besoins. Ceci favorisera une meilleure information des personnes sur leurs droits et les dispositifs dont ils peuvent bénéficier ainsi qu’un soutien pour réaliser leurs démarches.

  • Intégrer des modules obligatoires sur la parentalité et le handicap dans les formations en travail social, santé et éducation. Veiller à une co-construction et co-animation de ces formations par des personnes concernées représentant la diversité des situations de handicap.

  • Assurer la continuité des accompagnements Cap Parents et Intimagir dans les structures de droit commun.

  • Favoriser l’accueil des enfants lorsque les parents vivent en établissement, en hôpital, en centre de rééducation, en prévoyant des lieux d’accueil familiaux dans tous les types d’établissements.

  • Prendre en compte la place de l’enfant auprès de son /ses parents en situation de handicap, favoriser la mise en place de solutions visant à faciliter le recueil et le respect des souhaits des personnes en ce qui concerne leur parentalité et le soin apporté à leurs enfants en cas d’aggravation du handicap ou lors des périodes d’hospitalisation.

  • Accompagner la famille pour que l’enfant ne devienne pas un aidant non choisi.

  • Coordonner les dispositifs de droit commun et ceux liés au handicap (CAF, MDPH, ASE, Éducation Nationale, REAAP, etc.) et associer les parents "premiers éducateurs de leur(s) enfant(s)" aux instances décisionnaires concernant les aides à mettre en œuvre pour les Jeunes Proches Aidants. (Temps de répit, aménagement du temps scolaire, statut de l'étudiant-aidant, ...).

 

Assurer une gouvernance partagée avec les personnes concernées

 

  • Structurer et soutenir le développement du soutien par les pairs (cadre statutaire, financement dédié notamment des dispositifs de formation pour les personnes concernées).

  • Garantir la participation effective des personnes dans toutes les instances de pilotage et dans la mise en œuvre des actions (comités de suivi, groupes de travail, formations par exemple).

  • Valoriser les savoirs expérientiels dans l’élaboration des politiques publiques, des formations, des guides méthodologiques et des dispositifs d’évaluation.

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